A comme Abstinence
A comme Abstinence
Hossegor, le 17 mars 2023
Jules,
Aujourd’hui, je t’écris la première lettre, la première lettre de mon alphabet …
Je vais t’écrire 26 lettres, 26 lettres dans lesquelles, en me livrant à toi, je me délivrerai de moi-même…
Tu sais, je suis dans un mélange d’émotions, de peur et de désir … Comme si j’étais en haut d’un pont, pour un saut à l’élastique et que je ne pouvais plus reculer.
Étonnamment, il n’y a ni élastique ni harnais dans mon imaginaire… Il y a toi, il y a moi … et ce corset si serré qui m’étouffe avec ces baleines rigides, vestiges de mon éducation, qui ont bridé tant ma voix que ma féminité depuis que je suis née …
Et oui, Jules, je t’imagine… De ta main délicate, tu délaces le premier œillet de mon corset et libère enfin, cette première lettre A !
Si mes hanches, ma taille et mes seins restent encore compressés, comprimés, meurtris par ces convenances sociales, un sentiment nouveau de libération naît avec cette Lettre A !
Elle semble émerger du plus profond de moi, du plus profond de mon vagin … Elle se fraye un chemin sur mon ventre et entre mes seins pour enfin s’échapper de ce carcan…
Jules, toi seul, a su lire, dans mes yeux, mon aspiration à être enfin libre …
J’aurai pu t’écrire « A comme Amour », mais c’est « A comme Abstinence » que je t’offre aujourd’hui…
Oui Jules, je t’imagine étonné de ce choix. J
J’ai l’image de ton sourire intrigué, de ta langue humectant tes lèvres et de cette pointe de malice dans tes yeux.
Oui, Jules, Abstinence.
Cela fait de longs mois que je m’abstiens à la fois de faire l’amour, d’aimer et d’exprimer… Triple punition, triple peine…
À travers ton regard, mon corps a ressenti profondément l’impertinence du mot Abstinence…
Une chaleur intense a envahi mon ventre, comme si ce mot m’avait pénétrée.
Mon corps ensuite, a été intensément parcouru de frissons.
Étonnamment, à cet instant, je n’ai pas eu envie de toi ou d’un autre homme, j’ai d’abord eu terriblement envie de t’écrire.
L’abstinence peut être subie ou voulue … La mienne était voulue.
Si je me suis abstenue d’aimer, Jules, c’est que, blessée, je n’étais pas prête à aimer à nouveau.
J’avais tellement peur d’avoir mal à nouveau, que pour me protéger, j’aurai pu te faire mal.
Oui, il m’a été difficile de ne pas me sentir aimée, de ne pas être touchée tant émotionnellement que physiquement,
Mais, j’avais vraiment besoin de ce temps pour être à nouveau prête à me donner à toi et à m’adonner aux joies de l’amour.
Je ne sais pas faire l’amour, Jules, sans me donner pleinement et je ne sais pas me donner pleinement sans aimer…
Oui, c’est un truc qui se mord la queue et, tu as raison, Jules, la queue mérite mieux que d’être mordue.
Je te sens sourire à ma provocation…
Tu te demandes comment une femme comme moi a réussi à se couper de sa sensualité…
Je te le promets, Jules, si tu n’exploses pas avant, ma lettre M te livrera tous les secrets de mes plaisirs solitaires…
Au revoir Jules, …
J’ai hâte de te retrouver pour la lettre B, Jules
Je t’embrasse…
Elisa
https://smartlink.ausha.co/elleoz
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C’est parce que ce n’est pas facile pour une femme de parler de sexualité ni pour un homme de parler d’amour et de sentiments, que j’ai écrit « Lettres à mon Jules », une correspondance épistolaire érotique et thérapeutique entre ELISA et son Jules.
Retrouvez tous ces textes dans « Elle OZ», le podcast pour les femmes qui osent ! celles qui ont envie de trouver ou de renouer avec une sexualité épanouie, celles qui ont envie d’apprendre à affirmer leurs désirs pour enfin se sentir pleinement désirables …
N’hésitez pas à me contacter sur elleOZ